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DES ACORES A LA BRETAGNE


- Sur la route du retour -


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Samedi 22 juillet, après avoir attendu une fenêtre météo pendant 10 jours, nous quittons finalement la jolie ville d’Angra Do Heroismo.
« Chintouna » et « Cipango » lèvent les voiles avec nous. Le premier va à Lorient, l’autre à la Rochelle.
1153 milles soit 2140 Kms pour Port La Forêt.
Reprendre la mer après presque un mois d’escale aux Açores est toujours difficile, surtout lorsque l’on sait que c’est la dernière traversée.
Cela signifie la fin de notre voyage, on a le blues, alors on a du mal à se mettre dedans.
Le vent nous pousse à 7 nds, on fera 134 milles en 24h.

Dimanche 23 juillet :

On communique avec les copains par VHF, ça fait plaisir. On a pris une légère avance sur eux.
La nuit dernière fut affreuse. Un orage chargé d’éclairs et de pluie s’est jeté sur nous. La foudre tombait dans l’eau pas très loin, les éclairs nous aveuglaient tant ils étaient proches et le tonnerre était assourdissant. En un instant, des trombes se sont déversées sur nous. Impressionnant !
Heureusement cela n’a pas duré plus d’une heure.

Lundi 24 juillet :

Cette nuit nous avons du allumer le moteur à 2h du matin. Plus de vent.
Le ciel était un des plus beaux et des plus purs que nous ayons vu.
Nous avons 20 milles d’écart avec les copains, et nous ne les captons presque plus.
Le ballet des méduses recommence. Il y en a des milliers autour de nous. Il semblerait qu’elles soient en train de sortir d’une sorte d’œuf mou que leurs tentacules commencent à déchirer.
On se prend de fréquentes averses et on n’a pas tant chaud !
A tribord dans l’après-midi, un geyser de baleine apparaît mais elle est trop loin pour que l’on puisse la voir.
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En fin de journée, Fany entre en contact avec un cargo qui croise notre route vers la Méditerranée. Il nous renseigne sur la météo et nous nous souhaitons bonne route.

Mardi 25 juillet :

Toujours au moteur… l’Océan est calme, soulevé par un grand train de houle.
D’après la météo captée ce matin, le vent sera faible dans les prochains jours…
Il fait beau, mais le vent est très froid.
Vincent constate qu’à trop avoir voulu laisser passer les dépressions maintenant on se retrouve à faire du moteur. Ce n’est pas simple de prévoir, la météo est tellement changeante par ici !

Mercredi 26 juillet :

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Toutes les voiles sont dehors mais on s’aide toujours du moteur car le vent est Nord mais trop faible.
Notre petit rituel journalier est installé :
11h : le capitaine fait le point sur la carte.
11h40 : météo marine captée sur RFI.
12h : « Chintouna » capté sur BLU. Ils sont à 60 milles derrière nous. On les entend mais on ne peut pas communiquer avec eux.
18h : météo marine du Golfe de Gascogne sur France Info.
Vincent a envie de faire une tarte aux pommes, ça occupe le temps et ça ravigote les papilles…

Jeudi 27 juillet :

Le vent est passé S-O, et on peut enfin arrêter le moteur qui tourne depuis 3 jours. Quel calme !
On avance entre 4,5 et 5,5 nds.
Nous avons fait la moitié du trajet pour Port La Forêt.
Cette journée ne fut pas très agréable, car avec ce vent arrière faible et la houle, le bateau a énormément roulé.
De plus, le ciel s’est couvert d’un coup de nuages gris et bas, il a bruiné tout l’après-midi

Vendredi 28 juillet :

Quel temps exécrable ! Humide et froid. C’est par où la canicule ?
Le vent s’est établit S-O à 15 nds ce matin, et on file entre 6,5 et 7 nds.
On ressent les effets bénéfiques d’une dépression au nord de notre position.
Dans l’après-midi, les nuages bas se dissipent et laissent revenir le soleil. Enfin !

A une heure du matin, chute de la pression vertigineuse, accélération du vent qui nous fait prendre un ris et faire des manœuvres sur le pont dans la pluie et le froid. Le bateau fonce à 8 nds jusqu’au matin.
Dans le mauvais temps, on ne voit pas à 2 milles. Le radar nous signale les cargos. Fany les contacte par VHF pour les faire se dérouter, en leur donnant notre position.

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La météo nous informe que nous avons subi un front froid pendant ces 10 heures. La mer est forte avec des creux de 3 mètres environ.

Ayant capté « Chintouna », nous savons qu’ils sont à 120 milles de nous et qu’ils estiment « Cipango » à 100 milles derrière eux.

Les nuages s’en vont doucement et le vent se calme peu à peu.
Si tout se passe bien nous devrions être en Bretagne lundi 31 juillet. Mais « faut pas vendre la peau de l’ours…non, faut pas la vendre ».

Le vent se calme tellement qu’il nous faut allumer le moteur à 16h. La houle est restée très grosse et on se fait « joyeusement » rouler.

Dimanche 30 au matin, on peut éteindre le moteur. Le vent S-O est revenu et nous pousse vers la Bretagne à 6 nds.
Les pressions atmosphériques sont remontées, c’est rassurant, et le soleil ne nous quitte plus.
A 11h, il nous reste 156 milles à parcourir pour Port La Forêt.
Dans l’après-midi, nous traversons le rail des cargos qui va de Brest à la pointe de l’Espagne. Plus d’une vingtaine de cargos, pétroliers ou paquebots croisent notre route. Impressionnant !

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On tient le bon bout !


La houle est encore très grosse mais le bateau se comporte très bien.
On a hâte d’arriver maintenant, pour pouvoir se reposer l’esprit. Mais ça nous fait bizarre de se dire que demain on apercevra la terre, et que ce sera la France.
A 18h, la météo du Golfe de Gascogne nous annonce une mauvaise nouvelle. La dépression que l’on croyait à deux jours derrière nous, a pris de l’avance et sera sur nous demain, pour notre arrivée. Elle est prévue force 6.
Dès lors, c’est une course contre la montre qui commence. Il nous reste 100 milles à faire et on s’aide du moteur en plus pour aller encore plus vite. On file à 7 nds toute la nuit.

Lundi 31 juillet : 10ème jour.

A 8h30, on coupe le moteur. Il nous reste 40 milles. Tout va bien, la dépression ne montre pas encore le bout de son nez.
A 22 milles on ne distingue toujours pas la côte bretonne, tant c’est nuageux.
Le Phare de Penmarc’h pointe son nez, puis les Glénans que l’on traverse sans peine car la houle s’est calmée et le vent aussi.
A 16h20, nous nous amarrons au ponton de Port la Forêt. Une demie heure après, la pluie se déverse sur nous, mais on s’en fout !
Ca c’est fait. 9 jours et 4 heures de traversée.
On est heureux d’être arrivés mais ça fait bizarre de se retrouver au point de départ.
Jour pour jour, cela fait un an exactement que nous sommes partis.

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Ce soir c’est champagne !


Jeff est avec nous à bord, c’était notre voisin de « parking » à Port la Forêt avant notre départ.
La douche a été savoureuse, tout va bien.
On pense très fort à nos amis « Chintouna » et « Cipango » qui sont encore en mer.
On ne réalise pas encore que c’est fini, que c’est la fin d’un beau voyage.
Bienvenue parmi les terriens !




QUELQUES CITATIONS ENTENDUES SUR L’OCEAN…


« Quand les mouettes ont pied, il est temps de virer » (« TOBAGO » - 2006)

« Un bon marin ne navigue jamais à sec » (Jeff – Port la Forêt - 2005)

« Le mieux est l’ennemi du bien » (« BONNEETOILE » - 2006)

« Le bonheur est dans le prés. C’est pas vrai. » (« SAFRAN » - 2005-2006)

« Un youyou peut en cacher un autre » (« CHANGA » - 2006)

« Dormez bien, dormez plein » (« CHINTOUNA » - 2006)

« On n’a pas une vie facile !» (« SAFRAN – 2005-2006)

« Nouveau port, nouvel effort » (Livre de Matthew Kneales)
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